Aurore – Romance dramatique

Résumé

Raphaël, auteur en quête d’inspiration, fréquente chaque après-midi un café en bord de mer pour écrire. Un jour, il tombe sous le charme d’une cliente mystérieuse, qui perturbe sa créativité.

Aurore – Romance dramatique

Par Quentin Debande

C’est l’histoire d’un dénommé Raphaël. Comme chaque après-midi, il s’installe sur une chaise dans ce fameux bar. Depuis près d’un mois, il n’a pas passé une seule journée sans prendre un café en terrasse. Les jours particulièrement ensoleillés l’ont sûrement motivé à sortir de chez lui.

Rapidement, Raphaël fait signe au serveur, qui accourt immédiatement, car il y a très peu de clients pour le moment.

— Salut Raphaël ! Je te sers un café comme d’habitude ? demande-t-il d’un ton familier.
— Salut ! Oui, s’il te plaît ! rétorque Raphaël en posant son sac sur la chaise voisine.

En attendant que le serveur lui apporte son café, il sort son ordinateur portable de la poche avant de son sac. Il se met alors à pianoter à toute vitesse, comme s’il était né avec un clavier dans les mains.

Raphaël est un auteur renommé. Son talent est reconnu en France et même outre-Atlantique. Mais, comme tout créatif, il se doit de rester inspiré. Ces derniers temps sont toutefois difficiles, car il subit de plein fouet ce qu’on appelle le syndrome de la page blanche. Pour faire simple, aucun mot ne veut sortir de sa plume. Pour comprendre, il nous faut revenir un peu dans le temps.

Tout commence lors de l’écriture d’un projet dont l’histoire se déroule dans un bar. Comme à son habitude, Raphaël décide de se plonger en immersion totale et choisit un établissement en front de plage. Il s’y sent bien, le vent caresse ses cheveux et l’odeur du sel lui rappelle les vacances. Les idées fusent, et Raphaël en écrit même quelques pages.

Au fil des jours et des semaines, cet endroit devient son petit havre de paix où il puise toute son inspiration. Il observe les clients, leurs gestes, leurs mimiques. Il se permet même d’écouter les conversations, toujours avec une oreille discrète et bienveillante. C’est une véritable mine d’or pour Raphaël, un puits infini d’idées qui rendent ses personnages attachants et ses histoires captivantes.

Mais un beau jour, alors qu’il s’apprêtait à écrire l’une de ses plus belles intrigues, une fille débarque de nulle part. Raphaël est troublé. Elle ressemble comme deux gouttes d’eau à un de ses personnages qu’il a décrit dans l’un de ses ouvrages. Il y a de cela quelques années.

Elle traverse la terrasse comme une bourrasque, laissant dans son sillage un doux parfum de vanille, telle une brise sucrée. Raphaël, quant à lui, ne peut détacher ses yeux de cette fille, comme s’ils étaient attirés par une force invisible. Il ne la connaît ni d’Adam ni d’Ève, mais elle occupe désormais toutes ses pensées. Voilà la cause de sa panne créative.

Après plusieurs minutes, le serveur apporte enfin le café et, comme toujours, glisse un sourire complice.

— Alors, c’est pour aujourd’hui ?
— De quoi tu parles… répond Raphaël, faisant mine de ne pas comprendre.

Chaque jour, il la dévore des yeux. Son béguin n’est donc plus un secret pour personne. Et justement, la voilà ! Comme d’habitude, elle se dirige vers le bar pour commander une bière bien fraîche. Avec cette chaleur, rien de tel pour se rafraîchir.

Raphaël la regarde une nouvelle fois sans rien dire, se dissimulant derrière son écran, comme un rempart protégeant une forteresse. Puis, elle se dirige vers sa table avec sa bière à la main. Elle se penche et dit :

— Tu écris quoi comme ça ? s’interroge-t-elle en tournant l’écran dans sa direction.

Raphaël a le souffle coupé et n’arrive pas à aligner un mot. Après quelques instants, il prend son courage à deux mains.

— J’écris un genre de romance, bafouille-il, essayant tant bien que mal de cacher son texte.

Elle prend place devant Raphaël, tout excitée.


— Tu rigoles ! C’est mon style préféré ! s’exclame-t-elle.
— Ah bon, tu lis beaucoup, toi ?
— Ben oui… On ne dirait peut-être pas comme ça, mais je suis une grande amatrice de romance. Cela fait voyager mon cœur.
— Je suis d’accord avec toi, c’est l’une des raisons qui m’ont poussé à écrire. Dit Raphaël avec admiration.
— Au fait, mon prénom c’est Aurore, et toi ?
— Euh… moi, c’est Raphaël, répond-il, gêné de ne pas lui avoir demandé avant.

Au fur et à mesure que la discussion avance, une sensation étrange le traverse de toute part. L’impression de la connaître depuis toujours, ce qui le bouleverse totalement.

— Tout va bien ? demande Aurore, inquiète.
— Oui, tout va bien. J’ai l’impression de te connaître depuis des années, et cela me perturbe.
— Si ce n’est que ça ! dit-elle en rigolant.

Ils discutent ainsi durant toute l’après-midi. Aurore décide même de montrer son petit carnet où elle écrit de la poésie, une partie intime de son cœur qu’elle n’a jamais partagée avec personne. Sous ses grands airs se cache en réalité une femme sensible.

La nuit approche à grands pas. Raphaël propose alors maladroitement qu’elle le suive sur la plage. Il connaît un point de vue superbe pour contempler le coucher du soleil. Aurore sourit.

— J’accepte, mais à une seule condition !
— Très bien, je t’écoute, répond Raphaël, intrigué.
— Je veux que tu m’offres une glace !
— Si ce n’est que ça… répond-il en s’esclaffant.
— Marché conclu ! dit Aurore avec un sourire jusqu’aux oreilles.

Main dans la main, ils prennent la route de la plage, comme un véritable couple. Le ciel devient peu à peu orangé, tandis que le vent caresse tendrement leurs visages. C’est un tableau idyllique, presque irréel. À ce moment-là, Raphaël croit simplement rêver, se demandant si tout cela est vrai.

Leurs pas les amènent dans le sable encore chaud, c’est agréable. Par chance, un marchand de glaces est encore présent sur la plage. Il s’apprête à rentrer tranquillement chez lui, sa journée étant terminée. Mais c’est sans compter l’aplomb d’Aurore qui se jette littéralement sur lui.

— Bonsoir ! Vous reste-t-il des glaces, s’il vous plaît ?
— Excusez-la ! crie Raphaël, riant aux éclats.

Le marchand est interloqué et marque un temps d’arrêt.

— Oui, vous désirez ? répond-il, mal à l’aise.

 — Nous avons besoin de deux glaces, s’il vous plaît. Pour moi, la folle ici présente, répond Raphaël en jetant un regard complice à Aurore.
— Il ne me reste plus qu’un seul parfum, il s’agit de vanille, marmonne- t-il en fouillant dans ses bacs.
— C’est parfait, j’adore la vanille ! répond Aurore ne tenant pas en place.

Le marchand s’exécute, forme deux boules de glace et donne un cornet à chacun. Il détale aussitôt avec son chariot, oubliant de les encaisser, pour le plus grand bonheur de Raphaël.

— Il doit sûrement être pressé de rentrer chez lui, se dit Aurore.

Le temps leur est maintenant compté. En plus du soleil qui décline à l’horizon, les glaces fondent sous la chaleur. Ils se mettent alors immédiatement en marche et arrivent à l’endroit susnommé.

— Tu as raison, c’est magnifique… déclare Aurore en s’asseyant dans le sable.

Ils contemplent l’horizon en savourant leur glace, jusqu’à ce que leurs regards se croisent. Ils oublient la vue et le coucher du soleil pour lequel ils sont venus. Puis, d’un geste plein de tendresse, Raphaël pose sa main sur la joue d’Aurore et l’embrasse, avec une passion qu’il n’avait jamais ressentie auparavant.

Soudainement, Aurore disparaît lentement, jusqu’à ne devenir qu’un mystérieux souvenir. Raphaël se retrouve seul, face à une mer gigantesque. Aurore n’aura été que le fruit de son imagination, un personnage monté de toutes pièces pour le faire voyager.

Raphaël est dévasté car pour lui tout cela était réel. Il inspire longuement, puis expire. Il abandonne les glaces dans le sable et se dirige vers l’eau pour tremper ses pieds. 

Il avance sans peur vers cet inconnu. Il s’immerge alors totalement, se laissant emporter par le courant. Jusqu’à lui aussi, ne devenir plus qu’un faible souvenir. Un dernier voyage, loin des mots qu’il aime tant, sans doute noyé par la solitude.

Remerciements

Merci d’avoir pris le temps de lire Aurore. J’espère que cette histoire vous a touché autant que j’ai pris plaisir à l’écrire. Si elle vous a plu, n’hésitez pas à laisser un commentaire et à la partager. Vos retours sont précieux et m’encouragent à continuer à écrire et à offrir encore plus de récits accessibles à tous.

N’hésitez pas à découvrir d’autres histoires palpitantes dans la bibliothèque. Et à soutenir le projet si le coeur vous en dit.

2 Responses

  1. Romance, mystère et imaginaire. Bien aimé mais je me laisse croire que le fin est dans l illusion de Raphaël qui se trouve toujours devant sa tasse de café

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